mardi 14 décembre 2010

The Debil's rejects

Mes voisins d'en-dessous, sont probablement le fruit d'une expérience contre nature, ayant conduit  à l'accouplement  de Thomas "Leatherface" avec une créature vivant sous la fameuse Colline Qui a Des Yeux...

      

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Ou alors, la consanguinité remonte à si loin dans leur famille qu'ils sont un assemblage de gènes recyclés une bonne vingtaine de fois.
Et non contents d'être profondément débiles, ils sont aussi extrêmement teigneux. Mais laissez-moi faire les présentations :


Nous avons donc la vieille mégère, hurlant à longueur de journée, entourée de ses sept chats et chiens ("carpettes" serait un terme plus approprié.) Quand elle ne hurle pas, elle... En fait, elle hurle continuellement. La nuit, on entend quelque chose tambouriner et chuinter violemment dans son appartement, sans doute afin qu'aucun de ses ennemis (le monde entier) ne puisse trouver le repos. Nous avons d'abord songé qu'il s'agissait d'un lave-ou-sèche-linge, mais aucune lessive ne prend huit heures. A moins que - je pense que c'est très probable -, il ne s'agisse d'engins de torture.


Vous voyez le cadavre au fond? Celui dont on ne voit que la tête? C'est lui. Le vieux. Il n'a probablement pas mis le nez dehors depuis plusieurs années. Il passe un temps considérable le front appuyé contre la vitre de la porte d'entrée, aux aguets ; quand Mathias et moi sortons, il observe nos moindres faits et gestes, le cou tendu, avide comme un chat essayant désespérément de suivre des yeux les va-et-vient d'une mouche. Il n'est pas tout à fait mort, mais pourtant en état avancé de momification.
Quant au fils... Ça fait une heure que je cherche une illustration qui convienne, mais même les zombies ont l'air trop intelligents pour bien le représenter. Imaginez un grand gars avec presque pas de cheveux, une bonne trentaine d'années, qui vit toujours chez ses parents et dont le visage s'anime de tics dès qu'il essaie de formuler une phrase de plus de trois mots.

La première fois que Mathias et moi avons essayé de nous garer dans la cour, derrière l'immeuble, il a klaxonné pendant une demi-heure, puis sonné à la porte jusqu'à ce que, ulcérée, j'ouvre, vêtue d'une nuisette transparente - et d'un pull. N'importe qui aurait au moins eu l'air choqué, mais lui, il n'a que deux neurones à connecter, et à ce moment-là, il était préoccupé : d'après lui, je n'avais pas le droit de me garer là. Après avoir tenté de négocier, j'ai renoncé. De toute manière, il n'arrivait pas à trouver le bouton off, ses yeux clignaient, ses lèvres bougeaient toutes seules, et il répétait "vous voyez, le numéro 2, c'est ma place, ça a toujours été ma place, y'a des gens qui essaient de me la prendre, des fois, mais c'est ma place, elle est dans le loyer, ma place".

Dix jours plus tard, c'est-à-dire hier soir, nous recevons confirmation, par la voix même de notre propriétaire, de ce que nous savions déjà : va falloir se serrer, parce que dans la cour, il y a bien trois places. Tout ce que nous avons à faire, c'est payer la cotisation pour le déneigement de la ruelle. Jean-Thomas appelle également les voisins pour le leur rappeler. Ce matin, je descends donc leur demander à qui je dois régler la cotisation. La femme (qui avait momentanément pris la place de son mari derrière la fenêtre) m'ouvre en souriant. Cela ne durera pas. Elle commence à m'expliquer que c'est embêtant quand même, parce qu'il n'y a vraiment pas de place pour trois, que depuis qu'elle est là elle n'a jamais pu parquer son char (elle en a pas, elle sort pas de chez elle, seul son fils en a un). Je dis oui, oui, mais il suffit de se serrer un peu. Et là, elle comprend qu'elle ne m'aura pas, et commence à bramer que Jean-Thomas ferait bien de venir constater par lui-même qu'il n'y a pas de place (il habitait encore ici il y a six mois mais apparemment elle s'en souvient plus), que c'est scandaleux, et que d'abord, elle, ça fait quinze ans qu'elle est ici, alors que nous on vient d'arriver ("mais je paye mon loyer aussi vous savez"), et que d'abord, faut déneiger nous-mêmes ("oui... et?") et... et... vous dégagez jamais l'escalier!! ("vous non plus madame, mais faut dire, vous sortez jamais de chez vous.") Le fils a essayé d'intervenir, mais dès que je me suis tournée vers lui, ses tics sont revenus, et il a braillé que j'avais pas le droit, pas le droit, que lui il paye sa place d'abord. J'ai donc laissé ces pauvres gens affronter ce terrifiant et injuste ennemi que représente le changement, et suis allée garer ma voiture dans l'arrière-cour. Quand je suis rentrée, ils étaient toujours en train de hurler. Enfin, surtout elle.

vendredi 12 novembre 2010

Down in the dumps

(Les anglais exagèrent toujours un peu ;))

Hier, nouveau passage à vide, donc. J'avais passé la journée à essayer de me relaxer sans y parvenir de façon définitive et j'allais au boulot avec l'impression de descendre à l'échafaud. Passer au bureau prendre connaissance de mon emploi du temps et me taper une cliente conne ont eu raison de moi : si mon superviseur ne m'avait pas proposé de prendre ma caisse cinq minutes en voyant la gueule que je tirais, c'est pas dans la salle de repos que j'aurais éclaté en sanglots, mais en plein milieu du magasin.
La semaine prochaine donc, je travaille tous les soirs. Je fais la fermeture quatre fois sur les cinq jours où je bosse. Autrement dit, je ne verrai pas Mathias de la semaine. Quand je rentrerai du boulot il sera déjà couché, quand il se lèvera le matin c'est moi qui dormirai encore. C'est ridicule, mais c'est juste comme ça depuis trois mois, et là c'en a juste été trop.
Aujourd'hui pourtant, je vais très bien. Peut-être parce que même si je finis à 22h, Mathias sera en week-end et qu'on pourra passer la soirée ensemble. Peut-être parce que demain je travaille le matin et que j'en ai rien à foutre d'y aller avec la gueule de bois (je devrais, pourtant, car ce jour-là on me met à la caisse où il faut aussi répondre au téléphone et qu'en plein rush je finis par tout confondre. M'enfin, je n'ai jamais, comme ma collègue Manon, finit une annonce haut-parleur par "merci bonjour!" ou, comme Homer, oublié le nom du supermarché dans lequel je travaillais. J'ai par contre, à 9h du matin, la fâcheuse manie de souhaiter une "bonne soirée" à mes clients :D)
Peut-être que c'est ma longue méditation d'hier qui a porté ses fruits avec un peu de retard. Ou peut-être que c'est de relire l'intégralité de ce blog, me permettant de me remémorer qu'il s'est passé plein de choses cool depuis qu'on est arrivé. Ou peut-être encore parce que je sais que je verrai Muriel et Scott dans deux mois.

J'ai quand même constaté que, depuis la fin du mois de juillet, les choses se sont beaucoup ralenties. Avec Mathias au taf et la routine qui s'installe, on a eu nettement moins de surprises ces derniers temps. Là où au début nous ne voyions que des possibilités, maintenant nous constatons que les opportunités se restreignent, tout en pouvant nous permettre d'envisager des choses plus ambitieuses - mais donc plus longues à obtenir.

Je ne sais pas bien où j'en suis, à vrai dire.

Hier j'ai pourtant passé une excellente journée. Il faisait un temps superbe et j'avais envie d'aller marcher. Je suis allée au bord de la rivière. J'ai trouvé une pierre plate en contrebas du chemin, juste au bord de l'eau, sur laquelle je me suis posée. J'ai bien dû rester une heure à y réfléchir, à me concentrer sur la lumière clignotant sur mes paupières, à profiter de sa chaleur sur ma peau, à savourer le vent qui passait sur ma joue. Quand je suis partie, j'étais bien. Juste bien, comme je l'ai rarement été. J'ai été acheter des fleurs, depuis le temps que j'en avais envie. De jolis lys blancs. Et je me suis offert un croissant que j'ai mangé à la maison, accompagné de thé. Parfaitement sereine.
L'angoisse reprenant progressivement ses droits, j'y suis retournée l'après-midi. J'y ai fait des expériences spirituelles passionnantes mais presque impossibles à expliquer à quiconque ne s'y intéresse pas, donc je laisse planer le mystère :)

Aujourd'hui, je n'ai strictement rien fait : pas lu, pas écrit, et je m'en fous complètement, parce que c'était une chouette journée, passée à écouter de la musique cool, à envoyer des e-mails, à glandouiller encore et que c'était très bien comme ça.

Mais je ne sais quand même pas comment je dois envisager l'avenir. Non, je ne sais pas du tout où j'en suis.

Chapitre 3

Il faudra repartir, bien sûr. Rebondir, après le constat étonné, un peu amer, que l'on n'apprend rien des gens. Ici, ailleurs... Les mécanismes sont aisément identifiables. A défaut de les excuser, on comprend les parcours. On restitue la chronologie et on dessine l'aboutissement. C'est facile de trouver des raisons aux gens. On peut se tromper, évidemment. Mais la vérité n'est jamais loin. Elle est toujours à portée de main. Et parce que les gens ont de multiples raisons de faire ce qu'ils font, ils deviennent lassants. On ne peut pas leur reprocher leur manque d'ambition intellectuelle, on ne peut pas leur reprocher leur manque d'imagination... On ne peut rien leur reprocher du tout, puisque tout s'explique : environnement familial et social, génétique, histoire personnelle, opportunités et malheurs... Tout se combine toujours de la même façon. Si j'étais Annaïg, j'écarterai ces personnes d'un revers de la main, avec un reniflement hautain, arguant qu'on ne fait jamais que ce qu'on veut et que c'est bien de leur faute si elles sont empêtrées dans leur quotidien sans envergure. Mais je ne suis pas Annaïg et elle n'est pas plus maligne.

*

Lignes écrites dans un contexte de découragement, bien sûr, de déprime partagée par Mathias et moi, et dont le sens va au-delà du constat imposé par "les autres", ces milliers de personnes croisées chaque jour, qui n'ont pas plus de visages que les créatures des rêves. Au moment où j'ai écrit ça, j'avoue que j'en voulais à certains d'entre vous. Qu'il faudrait nommer pour éviter les quiproquos, ce que je ne ferai pas car il faut garder à l'esprit que c'est un blog et qu'ici j'essaie de synthétiser l'essentiel.
Disons que parfois on a des attentes vis-à-vis des autres, qu'on ne devrait peut-être pas mais que ça paraît inévitable dans le cadre de l'amitié. Et quand ces attentes sont déçues, Mathias et moi passons souvent du temps à en analyser les causes possibles, et bien qu'on passe sûrement à côté de la vérité, puisque nous ne sommes plus là pour en discuter avec vous, nous vous trouvons tout un tas d'excuses. C'est facile, et c'est ça qui est triste.
Que les choses soient claires (je m'aperçois qu'elles ne le sont pas du tout) : quand je parle de manque d'ambition ou de quotidien sans envergure, pour le coup, ce n'est absolument pas à quiconque d'entre vous que je fais allusion. Là, j'ai en tête des gens que je fréquente ici. (J'aimerais cependant que les Québécois qui possèdent l'adresse de ce blog ne se sentent pas visés non plus). Le lien entre les deux paragraphes, c'est le contexte de déprime globale.

*

Ce qui nous mène où?
Conclusion au paragraphe n°1 : repartir, bien sûr. Ou que ce soit. Mais forcément plus loin. S'éloigner, progressivement, de ce que l'on connaît le mieux. Mais les individus qui composent les pays non-occidentaux ne sont certainement ni plus ni moins malins. Il faut trouver... Quelqu'un d'autre. Un pratiquant soufi, un sorcier mexicain, un moine bouddhiste, que sais-je... Un sage. Quelqu'un qui a les moyens matériels d'obtenir des moyens spirituels. Tout ce que j'aimerais, c'est être surprise. Au moins une fois.
Et le paragraphe n°2? Je ne sais pas. L'amitié est bien trop compliquée pour être discutée à distance. Les malentendus dégénèrent bien trop vite. Sachez juste que j'ai le mal du pays parce que vous me manquez.

vendredi 29 octobre 2010

Halloween

En France, ça ne m'a jamais spécialement manqué de ne pas fêter Halloween. Oui mais voilà, au fond je suis quand même qu'une sale gamine, et j'aime bien croire que les portes sont entr'ouvertes, qu'elles le seront tout à fait d'ici deux jours. Dans mon souvenir, je crois que si l'on se déguise ce jour-là, c'est pour passer inaperçu parmi démons et revenants, de manière à ce qu'ils ne nous embêtent pas. Moi, je ne serai pas effrayante pour deux sous, et d'ailleurs, je fête Halloween ce soir, parce que dimanche je travaille.

Moi, je me trouve quand même super classe :D

vendredi 22 octobre 2010

Cosmo-girl ;P

Depuis que je suis devenue riche, je suis devenue très douée pour claquer de l'argent. Tous ces trucs plus ou moins utiles qu'avant je me contentais de regarder du coin de l'oeil, de peur d'en avoir vraiment envie, maintenant je les achète (je suis raisonnable quand même, rassurez-vous). Par exemple, la semaine dernière, j'ai acheté des livres. Youhou! Mais je n'en ai pris que deux, parce que les livres ici sont hors de prix. La preuve, j'ai payé plus de trente dollars pour acquérir deux livres de poche. Une expérience que je ne renouvellerai pas trop souvent, la bibliothèque pouvant largement subvenir à mes désirs en la matière, d'autant mieux que le réseau est très bien organisé et comprend une dizaines de bibliothèques de quartier, toutes reliées.
Aujourd'hui, j'étais partie pour acheter de la teinture, pour mes cheveux. Je suis rentrée avec la couleur - rouge, évidemment -, mais aussi une pince, parce que ça abîme moins les cheveux et que les miens sont dans un état lamentable. Elle était pas chère, comprenez. De même que les gants (99cents, ça va hein), que je n'aurais pas pris s'il ne soufflait pas un vent glacial qui m'a fait conclure que le bout de mes doigts aussi, avait besoin d'être recouvert (j'allais préciser que d'habitude je porte des mitaines, mais je ne vois pas qui, ici, peut encore l'ignorer). Bon, du Fébrèze, c'était prévu. Et j'ai aussi pris une boîte d'ombre à paupière, parce que la mienne, enfin celle que j'ai piquée à Muriel, est quasiment vide. En rentrant, comme je me suis levée super tôt (7h30 un jour de congé!), bah j'avais faim, donc j'ai acheté d'immondes donuts absolument délicieux, qui collent aux doigts tellement ils sont recouverts de sucre (c'est pas du sucre glace, c'est à demi-liquide, je sais pas comment ils font ça)

Et puis ce qui est cool, et ça marche à chaque fois que je suis en congé, il fait beau. Sans déconner, ces derniers temps, il peut faire un temps atroce la veille, le jour où je ne bosse pas, le ciel est bleu. Pas de ma faute si j'ai envie de sortir, après.

dimanche 26 septembre 2010

La vraie vie

La semaine dernière, Mathias a touché sa paye. Nous sommes ensemble depuis sept ans, vivons ensemble depuis trois, et c'est la première fois que nous travaillons tous les deux. Imaginez donc, l'effet euphorisant de toucher DEUX salaires. C'est comme si, subitement, nous étions devenus riches! C'est si inhabituel, que les premiers jours, j'ai continué, par réflexe, à économiser des bouts de chandelle. Et puis, vendredi, la lumière se fit. Je proposais à Mathias ma super recette de saumon aux pommes, j'avais acheté deux pommes, exprès, me disant que s'il ne manquait que cet ingrédient pour finir la semaine, ça allait encore. Mathias, pas motivé, me regarde et me dit alors cette phrase extraordinaire : "Ça te dirait, un resto?" Révélation. Ni une ni deux, nous voilà en route. Tôt encore, mais les Québécois dînent facilement vers 17-18h, et sauf que nous, on prend l'apéro d'abord, c'est un rythme qui se prend bien. Nous avons mangé au Japonais, la totale, entrée, petits plats à partager dont j'ai oublié les noms, deux mini-bouteilles de saké. 67$, pff, même pas si cher. Après, on est repassé à IGA, et on a acheté du vin blanc et un dessert (brownie avec des vrais morceaux de chocolat croquant et un nappage de beurre, trop bon). Et on est rentré en se disant que c'était trop bien, parce que c'était même pas une folie, on pouvait se le permettre.
Hier, rebelotte. Nous sommes allés faire les courses, comme souvent le samedi. Mais cette fois, d'une, je suis venue, alors que d'habitude, Mat y va seul pour économiser le bus, et de deux, on en a profité pour faire du shopping. Parce qu'on a le droit, d'abord. Et même que c'est même pas du luxe. Na.

Du coup, on a de quoi bien manger:

Mironton et ramen

D'autant que Mathias aime bien tout cuisiner en avance:



En plus, Mathias est paré pour l'hiver.

"J'ai l'impression de porter des compensées! C'est trop cool, j'ai même plus froid aux pieds"

Quant à moi, non seulement j'ai de la lecture...

Des Pocket Terreur! C'est culte!



... mais en plus, j'ai enfin un pantalon à ma taille. Deux, même. Abusé hein?

Et même que j'ai pas besoin de ceinture!


D'ici deux ou trois mois, j'espère bien que c'est la photo de notre voiture que je posterai :)

PS: elle est bizarre cette photo de moi, non??

jeudi 9 septembre 2010

Le monde est un village

Il y a trois jours, j'ai fait une rencontre très improbable. Alors que Mathias et moi allions acheter du vin, à 22H50 (on s'habitue vite à faire ses courses en toute heure), j'aperçois, au rayon fruits et légumes, une fille qui ne peut pas être là. Elle passe juste derrière nous à la caisse et nous ne cessons de nous dévisager. J'y pense toute la soirée, perturbée.
Je l'ai revue le lendemain, au boulot, et non, je ne m'étais pas trompée : j'ai fait tout mon cursus d'Histoire de l'Art avec cette fille. C'est quand même fou! Elle est arrivée en 2008, pour un stage, et n'est jamais repartie. Aujourd'hui, elle habite dans le quartier. Je trouve ça invraisemblable. Qu'on soit plusieurs Rennais à Québec, soit, mais au même moment, dans le même quartier, après avoir fait nos études ensemble il y a plusieurs années, c'est vraiment dingue.

Sinon, y'a un nouveau caissier chez IGA. Il a commencé hier, et vraisemblablement, nous allons nous entendre : hier, il portait un t-shirt Behemoth, aujourd'hui, Cradle. Bon, sa copine a le visage un peu trop piercé et son maquillage est un peu trop goth (elle est passé pendant la pause de son chum), mais elle a les cheveux bleu électrique, c'est cool. (dit la fille qui n'a aucun look et qui s'en fout complètement, en fait. C'est parce que je n'ai rien d'autre à raconter).

mardi 31 août 2010

An die Freude



Mathias a trouvé du boulot!!!

Chapitre 2

J'ai relu, à rebours, tous les billets postés ici depuis le chapitre 1. Et j'ai pensé qu'il était temps de dresser un premier bilan. Après tout, cela fait quatre mois que nous sommes arrivés. Qu'en est-il des objectifs que je m'étais fixés? Où m'ont menée mes réflexions concernant le nécessaire dynamitage de mes habitudes? Cette traversée a-t-elle été le prélude au recommencement espéré? Autant de questions qui peuvent trouver un début de réponse, à présent que je suis installée.

1.

J'ai réussi la première étape. Je voulais me prouver que le système français était en partie responsable de mon échec à trouver du travail. C'est fait. Je commençais à avoir peur de n'être bonne à rien ; j'avais presque fini par croire la conseillère de l'ANPE, sa voix de glace et ses gestes rigides, quand elle remarquait la nullité de mon CV et sa totale incohérence. Elle avait tord, je le savais, je l'ai prouvé. Je peux subvenir à nos besoins à tous les deux. J'avais promis et je l'ai fait.
En ce sens, ouais, c'est un nouveau départ. J'ai repris à zéro, méthodiquement, et j'ai obtenu ce que je voulais. Et même mieux! Avoir la possibilité de changer de travail, sans passer par une période de chômage de mauvaise augure, ce n'est pas rien. J'ai l'impression que toutes les initiatives que je prends ici sont couronnées de succès : je veux un job, j'en trouve un, je veux en changer pour des raisons pratiques, j'obtiens un boulot à côté de chez moi.
Et ça marche également pour l'association. Je contacte le congrès maghrébin dans le cadre des recherches pour le prochain webzine, on me propose un entretien téléphonique pour la fin de la semaine. C'est agréable!

Gloire à moi, donc, je suis enfin intégrée dans la société, j'ai une vie active comme on dit, le travail étant la consécration (une activité non-rémunérée n'est jamais prise en considération, le bénévolat est une forme de paresse et vous classe dans la catégorie des beatniks). Alors oui, ici débute bien le chapitre 2, je ne suis plus la touriste exilée qui découvre son environnement avec stupeur, je fais partie de ce paysage, de cette ville. Je ne suis plus une étudiante, non plus. J'ai pris des engagements, je vis avec l'argent gagné à la sueur de mon front (quoi qu'on ne sue pas beaucoup, dans les magasins climatisés).

2.

D'un point de vue plus personnel eh bien... C'est plus ardu de répondre à cette question. Je suis assez fière d'avoir accompli ce périple. Se débarrasser de son confort (mental) et de ses habitudes, de la même manière qu'on quitterait de vieux vêtements pour se présenter, nu, à... euh... ah zut, j'aimais bien l'image des habits.
Bref!
Ça, c'était dur, et ça l'est encore, et ça me rend encore plus fière. De toute manière, le plus difficile, c'est de partir, après on n'a plus le choix, il faut bien vivre avec l'incertitude. Partir aide à faire ce que j'essayais déjà à Rennes : toujours renouveler le regard qu'on porte sur les choses, ne jamais croire que l'emplacement des maisons, ou la couleur d'un mur, ou le fait que l'église semble abandonnée, ne jamais croire que ces choses sont immuables. Se laisser surprendre, ne pas croire aux vérités établies. Comprendre, et ressentir, chaque jour, que la vie est mouvement, et que certaines choses ne se voient pas. Déchiffrer les signes, qui n'en sont pas vraiment, n'indiquent pas votre destin (si vous voyez un corbeau, tournez à gauche), mais, si vous arrivez à en voir, j'imagine que c'est une façon personnelle de lire le monde, de se l'approprier, tout en étant à l'affût.

Oui, ce sont des choses qui sont plus faciles à faire quand on se trouve dans un environnement peu familier. Évidemment, à l'envers du décor, il y a une solitude parfois mal dissimulée, la routine, le découragement aussi.

Mais, c'est ça que j'essayais de formuler au chapitre 1 : "Je veux me mettre en danger. Je ne veux pas céder à la facilité, au confort. Je veux être sur la corde, en équilibre. Je veux devoir être lucide, consciente, pour rester en vie. Ne pas m'endormir sur des acquis, jamais." (j'adore me citer moi-même, ça fait pas du tout prétentieux :)) Ça voulait dire : rester à l'affut. Voir au-delà de la trame (du moins, essayer). La trame pour moi, c'est l'ensemble des habitudes, des idées toutes faites, qu'on finit par imposer à la réalité, c'est comme une réseau qui se surimpose sans qu'on en ait conscience, et ça agit comme un filtre. C'est difficile à expliquer, mais j'essaie de m'épanouir, dans un sens presque physique, et je trouve que nos perceptions finissent par s'étriquer, si on les laisse se cogner dans ce réseau. On est comme emprisonné dans quelque chose qui est... chouette, en soi : il y a comme des cases pour tout, famille, amis, travail, loisir, et on peut sauter de l'une à l'autre en fonction des besoins, mais du coup, on ne regarde plus rien, on ne voit plus rien, puisqu'on a fabriqué son propre environnement à partir du réel et qu'on évolue dedans plutôt que dans le monde, vertigineux, sans filet, qui se trouve de l'autre côté, et même à l'intérieur de ce qu'on a créé, mais qu'on a su habilement éviter.

Quel intérêt, me direz-vous. Quel intérêt de se mettre en danger, quand on est toujours limité à soi-même? Eh bien, je n'en sais fichtre rien. La vérité, c'est peut-être que l'homme a cette formidable capacité d'invention, et que son pouvoir créateur est fascinant, et que son œuvre finit bien évidemment par être tout aussi réelle que le ciel infini au-dessus de nos têtes.
Mais, pour arriver à cette conclusion, il faut bien avoir pris du recul sur cette fabuleuse création. Maloriel écrit : "Le meilleur moyen de connaître est d'abandonner ce que l'on sait, ou plutôt ce que l'on croit savoir, car que sait-on vraiment ? On ne sait que ce qu'on est habitué à savoir."
Il y a des gens qui n'ont simplement pas envie de connaître. Moi, c'est mon moteur. Et je pense qu'il existe une possibilité pour que la connaissance que j'acquière dépasse la simple interprétation, personnelle et déterminée, de mon environnement. Je pense que c'est possible justement parce que je travaille, avec courage et sincérité, à effacer les marques et les codes.

3.

Évidemment, c'est, dans la pratique, très difficile à réaliser. Certaines inventions ont acquis une parfaite autonomie, elles sont devenues parfaitement réelles, puisqu'elles ont des conséquences sur tout, qu'elles agissent au quotidien et peuvent modifier des trajectoires, orienter des choix. L'argent, par exemple. On peut s'octroyer une réflexion philosophique sur la valeur de l'argent, on peut même arriver à admettre que la possession matérielle d'un certain nombre d'objets appartient au superflu, est une concession faite à la trame, qui la renforce.
On peut, mais par contre, on peut difficilement lutter contre le pouvoir de cette illusion-là. Dans le monde tel qu'il a été créé, je ne peux donc pas aller voir les baleines comme j'ai tellement envie de le faire. Ni, dans la foulée, les forêts rouges et jaunes. Ça demanderait un investissement que je n'ai pas les moyens de réaliser.

Mais bon. Disons que cela facilite le détachement nécessaire à ma Grande Quête de Connaissance :)

lundi 30 août 2010

Chroniques du dépanneur

- Sitôt présentées, sitôt achevées -

Les gens ne se rendent pas compte de ce qu'ils disent. Chacun voit toujours midi à sa porte, et on le réalise d'autant mieux quand on tient un commerce.
Hier, une femme, entrant dans le dépanneur, se met à frissonner à cause de la clim. Elle se tourne alors vers moi, et me dit : "Fait froid chez vous! Mais vous ne pouvez pas vous plaindre, car nous autres, dehors, on cuit!" Pas une seconde, elle n'a pensé que je ne faisais pas partie des meubles, que je ne m'éveillais pas magiquement dans le magasin tous les matins à six heures. L'idée que j'avais moi-même dû braver la chaleur pour venir prendre mon service ne l'a pas effleurée. Pas plus que l'hypothèse selon laquelle j'aurais préféré, moi, dorer gentiment au soleil plutôt que de me tenir debout derrière un tiroir-caisse. C'est comme le type qui a constaté "vous avez de la chance, avec la clim, vous, vous n'avez pas besoin de piscine!"
En effet.

L'envers de l'anecdote, c'est que je suis d'autant plus reconnaissante envers les jeunes hommes (et les moins jeunes, d'ailleurs) qui me sourient timidement quand j'encaisse leur argent. Eux au moins, ont assez d'imagination pour deviner que je ne porte pas de t-shirt jaune soleil sans y être obligée :)

Ça me fait penser à ce que raconte l'auteur du blog Les libraires se cachent pour mourir. Certains clients ont du mal à concevoir que nous ne sommes pas les entités tutélaires de nos commerces. Surtout dans ces villes où les gens ont l'habitude d'obtenir tout ce qu'ils souhaitent, à n'importe quelle heure. Je crois qu'ils nous voient comme des esprits, incarnant l'idée du service à la clientèle, mais pas comme de vraies personnes avec de vraies vies.
Je trouve ça terrifiant, parce que la plupart des gens ont aussi une opinion sur tout, et je me demande, du coup, sur quoi ils la fondent. Comment juger du salaire des ouvriers ou de la position des fonctionnaires, quand ils ne sont à nos yeux que la matérialisation charnelle d'un concept?

En route vers l'effacement

Dans ces circonstances, je pense que l'avantage de travailler au dépanneur, c'est que j'y étais seule la plupart du temps. Du coup, j'y avais encore une certaine réalité. Les gens pouvaient être contents - ou pas - de découvrir en arrivant qu'aujourd'hui, c'était moi qui tenait les rênes. Que va-t-il se passer à IGA? Je n'y serai plus qu'une caissière parmi dix autres... Robot, surface interchangeable dont on ne retient pas les traits, greffée aléatoirement à la caisse numéro 4 plutôt qu'à la 3. Je comprends pourquoi les caissières sont souvent bien maquillées. Au bout d'un moment, il faut qu'elles redessinent leurs contours, qu'elles les accentuent, il faut que, malgré l'uniforme, elles puissent encore se reconnaître quand elles se regardent dans le miroir. Faute de quoi il ne restera plus d'elles, au bout d'années de labeur, qu'une silhouette sans personnalité, l'image d'un objet utilitaire et jetable.

vendredi 27 août 2010

Adoption

Nous avons un nouveau locataire ! Il est arrivé hier et s'est tout de suite adapté :


J'ai tout de suite été prise d'affection pour cet animal non identifié (raton-laveur* ? panda ? N'hésitez pas à donner votre avis). Le pauvre n'avait pas de code-barre ! Il était donc d'emblée exclu du circuit, jamais il n'aurait la chance de trouver une famille !
De toute manière, l'idée qu'il puisse se retrouver entre les mains dégueulasses d'un enfant baveux, qui l'aurait traîné partout sans aucune considération, ou pire, l'aurait abandonné au bout de deux jours, m'était insupportable. J'ai donc décidé qu'il coûtait 8$ et je lui ai sauvé la vie.
Pour l'instant, il n'a pas de nom, car d'après Mathias, on ne peut le nommer si on ne sait pas à quelle espèce il appartient, je compte donc sur vous.

*mais les ratons-laveurs ont la queue rayée, il me semble, ce qui n'est pas son cas.

Boulot

Ça y est, c'est officiel, j'ai changé de boulot. Enfin, il me reste deux jours à faire à Couche-Tard, demain et dimanche, et ensuite j'en aurai fini avec les interminables trajets en bus. Pour mon nouveau job (caissière, juste caissière), tout ce que j'ai à faire, c'est de traverser la rue, et j'y suis. L'équipe est sympa et mes deux premiers jours de formation se sont très bien passés. Le rythme est pas mal plus soutenu, il y a beaucoup de monde (mais il faut dire que le vendredi après-midi, la plupart des gens sont en week-end, ici). Mais rien ne vaut le plaisir de pouvoir remonter chez moi en speed pour aller chercher mes cigarettes pendant mon quart d'heure de pause.
Sur ce, on m'attend pour un atelier d'écriture en ligne (ma soeur est une vraie dictatrice, quand je pense que c'est à moi qu'on a donné ce titre, je suis outrée). Ciao! :)

lundi 23 août 2010

Meetic roadline

Samedi dernier, j'ai réalisé
1. Que j'étais vieille,
2. Que, l'ignorant jusqu'alors, j'aurais pu interpréter le rôle d'une femme vivant mal le passage de la trentaine, disons.

Je vous explique. Depuis maintenant plusieurs semaines, quand je prends le bus pour aller au boulot, le week-end, je croise un jeune homme que je trouve tout à fait charmant. Je l'ai repéré dès la première fois : cheveux noirs qui tombent un peu sur la figure, mais pas trop, piercings, et t-shirt du Joker (bon, la fois d'après il avait un t-shirt Slipknot, mais il n'est pas le seul, ici ; ils ont juste dix ans de retard). A vrai dire, il me plaisait tellement que je prenais un grand plaisir à ce qu'il sache que je le matais (mais sans lourdeur hein). Je me sentais comme une adolescente, le voir en rentrant à minuit, ça éclairait ma journée. Une vraie midinette. Et samedi, enfin, il me parle! On bosse tous les deux chez Couche-Tard, on a donc pu échanger nos récriminations contre les horribles t-shirts jaunes dont ils nous ont affublés pour l'été. Et puis je lui dis que, vu son look, il doit pouvoir m'indiquer les bars sympa, où on diffuse autre chose que Lady Gaga. Voilà ce qu'il me répond : "en fait, j'ai pas dix-huit ans!"
J'ai vingt-six ans, et je drague des minets qui ont au moins huit ans de moins que moi... Mais je vous assure qu'il est vraiment cute, comme on dit par ici :D

samedi 14 août 2010

Tempus fugit

Ce blog a triste mine, hein. Ce que je devrais faire, ce seraient des billets thématiques. Pour le moment, j'entame ce que je considère comme mon marathon du taf, 8h30 aujourd'hui et demain, 7h lundi, et enfin le week-end. Pour le coup, ça me prend vraiment trop de temps pour que je puisse écrire un truc constructif. J'en ai marre, croyez-le bien. Avez-vous déjà remarqué que "patiente" n'était pas le premier qualificatif qui vienne à l'esprit quand on pense à moi? Pour l'instant, je n'ai qu'une envie, c'est prendre le... le diable? le taureau? je ne sais plus... par les cornes, récupérer l'argent épargné, louer une voiture, et me barrer faire le tour du Québec.
Néanmoins, je vais essayer, dès que j'en aurai l'occasion, d'aller faire un tour au petit Champlain, ou bien aux chutes Montmorancy, et de faire quelques photos.
D'ici là, eh bien... Je vais revêtir ma tenue d'électro warrior, arborer mes porte-bonheurs, et me rendre au boulot avec la détermination de ceux qui n'ont rien à perdre. Rien que ça! :D

mardi 20 juillet 2010

We're all living under Rammstein flag

Je n'attendais plus que ça depuis quelques jours et pourtant, sur le moment, j'ai bien cru que je n'arriverais pas à voir Rammstein. Je les aurais certainement très bien entendus, mais pour ce qui est ne serait-ce que d'entrapercevoir un bout de la scène, ce n'était pas gagné. Parce que dire que les plaines étaient noires de monde tient pour le coup de l'euphémisme, et que passé la première vague où les gens se lèvent et se resserrent, je me trouvais juste au pied du trottoir qui commence la bute, et les gens devant moi, dessus. Quand j'ai enfin réussi à me hisser, moi aussi, sur la fameuse bordure, j'ai exulté comme si j'avais posé le pied sur la lune. Je n'aurais quitté cette place si chèrement acquise pour rien au monde. Loin, très loin, mais en surplomb de la scène, juste en face.
L'inconvénient de ce type de festival, c'est que des milliers de clampins se tiennent à ce qui aurait dû être votre place, juste par curiosité. Au bout d'une demi-heure, la moitié des spectateurs se sont barrés. Je milite donc pour que les non-fans n'aient tout simplement pas le droit d'accéder au site. Ça irait plus vite.
Enfin, le principal, c'est que j'ai vu. Je pourrais presque m'arrêter là parce que ça résume tout. Il faut voir Rammstein. Pas seulement parce que c'est un spectacle visuel ; juste parce qu'ils sont parfaits, démentiels, formidables, extraordinaires, géniaux, pro, drôles, géniaux - ah merde, je l'ai déjà dit.
On a bénéficié d'un son extraordinaire, d'une rigueur typique de Rammstein. C'était lourd, carré, massif, d'une clarté impeccable. La voix de Till a certainement lézardé les fondations du château pas loin. La playlist était tellement bien que j'ai eu l'impression que le concert ne durait qu'une heure, et pourtant, ils ont joué pas mal de titres des deux derniers albums, que j'ai encore à peine écoutés. En fait, ça a duré une heure et demie, et pendant tout ce temps, ça n'a été qu'un festival d'effets pyrotechniques et de pitreries. Lorenz, le claviériste, est définitivement toujours complètement cinglé. Je ne sais que dire... En termes de professionnalisme et d'inventivité, c'est probablement le meilleur concert auquel il m'ait été donné d'assister. J'en perds mes mots, donc on va finir en images :)

Une petit montage vidéo qui donne une bonne idée du show:


Celle-là est pas mal filmée du tout non plus. Mon dieu la voix de Till est juste monstrueuse!


Quand il a fait son traditionnel tour en bateau, Lorenz s'est fait attaquer par des requins... :D


A noter que pendant ce temps, les violoncelles que vous entendez sont ceux d'Apocalyptica. Ils ont assuré la première partie et j'ai trouvé très classe de la part de Rammstein de les inviter à se joindre à eux.
Apocalyptica d'ailleurs, grosse déception. Très mauvais choix de playlist à mon avis, qui n'a fait que nous endormir. En plus, leur son était dégueulasse, à croire que le technicien le faisait exprès, et sur plusieurs morceaux, y'en a un qui chante, et ça, c'est juste pas possible, pas Apocalyptica, ils y perdent toute leur originalité. Par contre, j'ai pu constater en les observant que les métalleux, le headbang, chez eux c'est génétique.

Allez, une dernière vidéo, parce que Till chantant "non rien de rien, je ne regrette rien" avec tant de... mélancolie, c'est aussi un grand moment :)


Rammstein forever!!!!

PS : je suis désolée Régina, mais Rammstein ne me fait vraiment pas penser à toi ;)

dimanche 11 juillet 2010

9 juillet 2010

Bon, je vois que vous vous languissez d'avoir des nouvelles ;)

Tout d'abord, non, Mathias n'a pas eu le job. La dame lui a chaleureusement serré la main et lui a assuré : "je vous rappelle demain sans faute, de toute manière". Bien sûr, elle n'a jamais rappelé. Ce qui fait que je me retrouve à passer une partie de mes week-ends à rédiger des lettres de motivation pour mon cher et tendre, comme si j'étais douée pour ça ;)
Ensuite, bien que ça n'ait aucun rapport avec le Canada, j'ai fini de recopier la deuxième partie de mon roman, celle que j'avais en manuscrit mais plus en version informatique. Avis aux amateurs, le document est maintenant complet, si vous avez envie de le lire (en fait je vais vous attacher à une chaise et vous forcez à m'écouter le lire à voix haute).

Bon, alors... IRON MAIDEN!
Mon assistant-gérant, qui devait nous accompagner, nous avait lâchement abandonnés pour attendre quatre longues heures en défendant sa place si chèrement acquise au deuxième rang. Nous, on s'est installé sur les hauteurs en face de la scène, donc même si on était très loin, on voyait aussi très bien. Après une altercation avec notre voisin direct, un connard, nous avons réussi à boire une bière : arrivés au stand, la nana nous informait... qu'elle n'en avait plus. A trois dollars la bière et avec un service aussi lent, on aurait pu s'attendre à un meilleur approvisionnement. En même temps, la bière ça fait pisser, et sur les plaines d'Abraham c'est même pas la peine d'y penser.
Oui, oui, j'arrive aux choses sérieuses :P

Ce fut un show très impressionnant. Une entrée en scène mégalo, un concert d'une heure et demi, un Bruce Dickinson dans une forme olympique (je suis deux fois plus jeune que lui et déjà deux fois en moins bonne santé!!) C'est simple, Dickinson a exactement la même voix sur scène qu'en studio... C'est dire s'il assure! Le batteur avait genre quinze fûts sur lesquels taper, le guitariste principal joue avec une désinvolture impressionnante... Quant au travail de l'équipe technique, son et lumière, il était tout simplement impeccable. Le plus frappant pour moi, c'est l'impression d'avoir assisté à un vrai show de Maiden : c'est de loin la meilleure prestation en festival que j'aie pu voir.
Il faut dire que Dickinson lui-même avait l'air surpris. A mon grand étonnement, il s'exprime dans un excellent français, plein de petites erreurs de syntaxes mais prononcé quasiment sans accent... Et il ne s'est pas privé de communiquer avec le public. Il nous a expliqué que de tout le Canada, Québec était sans contexte la capitale du métal. Je me serais peut-être permis d'exprimer un doute si les plaines n'avaient pas été noires de monde à perte de vue... Dickinson a avancé le chiffre de 50 000 personnes, puis de 80 000. Je ne sais pas si c'est possible à estimer, mais vu comment sont foutus les lieux, je pense que pour lui il avait du monde jusqu'à l'horizon.
Il a plu, évidemment. On a enchaîné quatre ou cinq jours de canicule, et bien sûr, la pluie s'est décidée à tomber en continu au beau milieu du concert... Mais je dois dire que j'ai rarement vu un public aussi motivé, car d'habitude quand on se place en périphérie, les gens ne participent pas aux ovations lancées depuis la scène... Et là, si. Alors imaginez l'ambiance extraordinaire qu'on a pu ressentir sur les premières notes de Fear of the Dark!
Côté playlist, principalement des morceaux de Brave New World et du suivant, que je ne connais pas, mais on a quand même eu droit à Fear of the dark, donc, à Number of the Beast, Running free et une autre ancienne très connue dont j'ai oublié le titre. Et, trop cool, l'apparition de la mascotte Eddie en fin de concert, avant le rappel : un monstre de deux mètres de haut que les zicos ont modestement attaqué à coups de guitares. Un grand moment.

Allez, quelques images:



Bon, pour Eddie, j'ai pas trouvé de bonnes images de Québec, donc en voici d'autres:


Et enfin...


Imaginez qu'on faisait "oh oh oho" jusqu'encore plus loin!

Bon, je trouve pas d'assez bonne image des plaines, alors je vous laisse sur ces notes :)

mardi 6 juillet 2010

Anne

Le 4 juillet, notes prises sur le vif en arrivant au boulot

Vu aujourd'hui : un gars que je croise sur le trottoir me dit "Roxanne!" ou peut-être "rock style" et il a l'air bien content. On échange une poignée de main et il ajoute ce que j'interprète comme : "comment ça va ma ptite Anne?" Nous continuons chacun de notre côté et je me demande : m'a-t-il prise pour quelqu'un d'autre? Ou savait-il que parfois le voyage est une fuite? Anne, après tout, c'est le symbole d'une tentative avortée de s'échapper à soi-même*.

* Buffy, saison trois, épisodes 1&2


Et sinon...
Climat continental, moui... Il fait une chaleur épouventable, depuis deux jours. Enfin, elle serait supportable si je n'avais pas l'impression que l'air contient plus d'eau que d'oxygène... On se croirait sous une serre en plein cagnard!
Ce qui ne m'a pas empêchée de m'enrhumer, notez, car mon gérant a cru bon de régler la clim de plus en plus froid à mesure que la température montait dehors (ce qui me semble tout à fait idiot : quelle que soit la température à l'extérieur, si tu dis qu'il fera 18 à l'intérieur, bah il fera 18 à l'intérieur, c'est tout l'intérêt de la clim)

Rien de bien neuf en dehors de ça, je suis en congé aujourd'hui, et encore jeudi et vendredi. Les concerts se rapprochent et j'ai hâte! Mathias a passé un entretien d'embauche, il aura la réponse demain. Nous rêvons déjà à deux salaires, à l'achat d'une voiture et à des week-end sur la route à sillonner le pays.
Un de mes clients m'a donné son numéro de téléphone et proposé de l'appeler quand je voulais pour se faire les îles en moto!
Bon, j'ai un atelier d'écriture qui m'attend...

mercredi 23 juin 2010

Effectivement

Magnitude : 5,6. L'épicentre était au nord d'Ottawa. Québec n'avait pas vécu de tremblement de terre de cette ampleur depuis 1988, c'est cool :P

Ca fait bizarre!

Je viens de vivre, à l'instant même, un tremblement de terre...

Étant sacrément lendemain-de-cuitée (oui, bon), j'ai un instant été assez terrorisée de sentir mes jambes se balancer de droite à gauche alors que j'étais tranquillement assise dans mon fauteuil ! C'est un peu comme de se trouver dans un avion au décollage, ou dans un bateau... Waw.

jeudi 27 mai 2010

En direct

J'ai passé les deux derniers jours à arpenter Québec dans ses grands axes, j'ai bien dû marcher une dizaine de kilomètres et je ne compte plus le temps que j'ai passé dans les bus. J'ai attrappé mon premier coup de soleil en en attendant un ; il faut dire que la plupart ne passent qu'une ou deux fois par heure. Mais mon courage a été récompensé, et en seulement deux jours, je vois cela comme un présage encourageant. Sachez donc, mes amis, que je commence demain ma formation dans un job typiquement américain (ce dont je suis très fière : quitte à avoir un boulot sous-payé, autant que ce soit pittoresque). Je vais travailler dans un commerce de la filiale "Couche tard" : une sorte de station-service mais sans l'essence, où on vend surtout des bonbons, des smoothies et des clopes. Le gars qui m'a engagée a dit que j'avais "un CV impressionnant" et il craignait que je le lâche pour un taf mieux payé, ce qui m'a fait tomber des nues :) Je suis contente : c'est nettement mieux que l'autre taf que j'avais trouvé, qui consistait à faire du service en salle-à-manger dans une résidence ultra-luxueuse pour les vieux. Trop chic, trop hype, il aurait fallu que je commence par débourser 200$ pour acquérir la tenue adéquate.

Et pendant ce temps-là, Mathias postule dans un cabinet d'archi et obtient un entretien dans les deux heures qui suivent :)

Cela dit, je suis plutôt terrifiée, pour l'instant : mon chef a passé un bon quart d'heure à m'expliquer la procédure à suivre en cas de braquage (éventuellement à main armée). Lui, il en a subi deux, et vu que je vais bosser seule de 16h à minuit, vous comprenez mon angoisse!
On est vraiment dans un pays de fous, j' vous l'dit.

Le barbecue

Il y a des soirs, doux et ensoleillés...

qui donnent un avant-goût de l'été.



J'en veux encore!

(A mon grand désarroi, vous n'aurez pas d'image du magnifique barbecue à gaz sur lequel ces belles denrées, accompagnées de saucisses, ont doré : c'est Mathias qui s'en occupait et il refuse que je mette en ligne une photo de lui. Imaginez, des fois que je lui grille sa couverture.)

mercredi 19 mai 2010

Boréal live Report

Il est 8h34 et je pénètre pour la première fois dans un bus québécois. Je vous entends : « ah, quelle grande aventure! » pouffez-vous insolemment. Eh bien, vous ne croyez pas si bien dire, car à l'étranger, même les transports en commun sont différents. Il faut, quand vous montez, glisser votre coupon dans une espèce de boîte aux lettres. Et n'oubliez pas, si vous devez changer de ligne, de demander au chauffeur une correspondance. Sans quoi, vous aurez l'air bien benêt, au prochain arrêt, sans plus aucun titre de transport valable.
Rassurez-vous, cela ne m'est pas arrivé. Je suis quelqu'un d'organisé, moi. Je me renseigne, moi, avant de faire quoi que ce soit. Le bus m'a donc déposée à côté de la place d'Youville, où je suis montée dans un second bus pour continuer le trajet. Quand on est à l'intérieur, il est impossible de savoir le nom des arrêts qui défilent sur le bas côté. Les abribus portent des numéros, qu'on n'a pas le temps de lire, et c'est tout. Allez donc trouver votre arrêt quand vous ne connaissez pas la ligne, sachant qu'évidemment, aucun plan n'est disponible dans ledit bus. C'est ainsi que, sur le Chemin de Sainte-Foi, avisant un panneau indiquant la direction du Cegep, je me suis ruée hors du véhicule et ai emprunté, confiante, la route prescrite. Après un bon quart d'heure passé à tourner en rond dans le quartier, j'ai compris deux choses : 1) Cegep est un acronyme qui désigne un groupe scolaire. Cela peut comprendre plusieurs collèges et un gymnase, et pas nécessairement une université. 2) Je n'étais pas au Cegep de Sainte-Foi. Renseignements pris, j'avais encore un kilomètre et demi de marche à faire (ce qui, d'après les autochtones, prendrait une bonne demi-heure. Cette estimation m'a plongée dans des abîmes de perplexité. Je me suis demandé si la vitesse moyenne de marche d'un Québécois était à ce point plus faible que celle d'un Français normalement constitué.)

Enfin, je suis arrivée à destination. Je remarque un parking, et des gens qui sortent d'un bâtiment. Ni une ni deux, je fonce. C'est là! Je m'inscris sous les yeux amusées des deux dames qui assurent la réception, qui m'enjoignent, pour commencer, à reprendre mon souffle.
En attendant la prochaine table ronde, je visite. C'est minuscule! Deux étals de libraires se battent en duel dans le hall. Il y a une conférence dans le petit amphithéâtre, que je ne verrai pas, et une exposition dans une salle de cours. Avec la table ronde en train de s'achever, on a fait le tour.
Comme je suis aussi venue pour me faire des contacts, professionnels notamment, je vais parler à un monsieur qui s'ennuie derrière un des étalages. Je lui demande si par hasard, il n'embaucherait pas. L'homme, un grand maigre un peu ébouriffé, semble se réveiller un peu, le temps de m'expliquer que lui, il est Français, et pas du tout libraire. Je le laisse pour aller me griller une clope. Ensuite, je vais assister à la table ronde pour laquelle je me suis levée si tôt ce matin : « Les directeurs littéraires racontent. » Je posterai un compte-rendu de cette rencontre sur Itinéraire-bis, probablement dans la section Ustensiles de style.

Ce qui me frappe dans ce congrès, en plus de sa petite taille, à laquelle je ne m'attendais pas, c'est le public. Il est beaucoup plus adulte, en moyenne, que celui que j'ai pu croiser aux Utopiales, par exemple. En majorité, ce sont de jeunes parents, la trentaine environ, qui sont venus avec leurs petits gosses. Je n'ai pas croisé un seul ado, ni, apparemment, d'étudiant du Cegep. Après la table ronde, je cherche Joël Champetier, qui est censé être en dédicace, mais il a disparu. J'en profite pour aller discuter avec le jeune homme aux cheveux longs qui a participé à la conférence, car, comme aucun des intervenants n'a été présenté, je n'ai pas compris qui il représentait. Il s'avère que c'est le directeur littéraire d'une petite revue qui s'appelle Brins d'Eternité, et qu'il serait tout à fait intéressé, semble-t-il, par une participation de ma part. Youhou! Ajoutez à cela que j'ai discuté avec le libraire d'à côté, d'après lequel il pourrait y avoir du boulot pour moi dans une des filiales de la librairie, et vous comprendrez que j'étais plutôt satisfaite en repartant.

J'aurais bien voulu assister à une seconde table-ronde, à 14h30, mais d'ici là je n'ai rien à faire, aussi je décide de rentrer chez moi, et de revenir plus tard. Brave résolution que je ne tiendrai jamais, par flemme de refaire presque une heure de trajet, plus le fait que je n'ai plus de ticket de bus.

Le lendemain, j'ai terminé de préparer mon book et l'ai fait imprimer chez un Asiat qui ne comprenait pas un mot de ce que je racontais, avant de le déposer avec mon CV à ladite librairie. Première question du mec à l'accueil : « Mais, vous avez un permis de travail? » Non, non, en fait, je suis encore plus idiote que j'en ai l'air. Ou en fait, ha ha, je suis de la commission du travail, bravo monsieur, vous avez réussi le test! Quelle curieuse question, non mais franchement!
A présent je croise les doigts, je les appellerai demain pour savoir si j'ai mes chances.

Et comme toujours, je ne sais pas comment conclure ce que je commence... je me retrancherai donc derrière la lâche et ignoble excuse selon laquelle ceci est un blog et pas un roman, et vous laisserai là, au milieu des points de suspension.

jeudi 13 mai 2010

Haunting

Mon appartement est hanté. Je ne l'avais pas remarquée, mais il y a une inscription sur le mur de l'endroit où je fume. Je suis presque sûre qu'elle n'était pas là quand nous sommes arrivés. Je l'aurais vue, quand même :


L'a l'air sympa, ce fantome. Un peu puéril, peut-être, mais je crois qu'on est parti pour bien s'entendre :)

Welcome in Quebec city - part I

Et voilà... Ca y est. Nous y sommes. L'avion à l'atterrissage nous a dangereusement secoués : vertiges et sueurs froides, tandis qu'un gamin riait comme dans des montagnes russes. J'ai décidé de faire comme lui : vivre sans aucun a priori, sans chercher à interpréter les événements.
La journée de notre arrivée se perd dans un brouillard temporel. Nous l'avons vécue deux fois, de Paris à Québec, une porte dimensionnelle, le décalage horaire ouvre des perspectives sans fin. Nous voici installés dans le quartier de Limoilou, au deuxième étage d'un édifice qui semble emprunter autant à l'architecture étasunienne qu'à celle de la Hollande.

La façade et l'escalier intérieur. On monte l'escalier extérieur jusqu'au 468, puis l'intérieur, et nous voilà chez nous!

Le quartier se traîne une réputation peu valorisante, sans qu'on ait pu trouver pourquoi. Les habitants n'en sont que moyennement surpris, mais eux, ils adorent leur quartier. Tant mieux, on restera tranquilles, sans touristes et sans bourgeois!

L'appart est grand, et ça me fait bizarre de ne pas y trouver mes affaires, mais nous avons tôt fait de nous l'approprier:

Cette bouteille de vin nous a coûté dix dollars, soit environ huit euros, pauvres de nous! Par contre, elle contient un litre. J'ai à ma disposition tous les instruments de cuisine dont on puisse rêver, y compris un merveilleux couteau à pain. On ne se moquera plus jamais de mes tranches en biais! En fait, c'esgt un appart de riches :p

Nous fumons sur la galerie couverte. Très bien en été, mais je doute qu'on parvienne à s'y tenir en hiver, fait froid quand même.


Tout est disponible à proximité : supermarché, boulangerie, pharmacie... Et même, un peu plus loin, le salut spirituel!

Ils sont déjà parmi nous....

Suite annoncée: mes billets sont incroyablement foutoirs et pas très intéressants, mais j'ai du mal à me concentrer :) Dans les prochains posts, peut-être enfin des photos de la soirée du 24, et puis quelques vues de la vieille ville ;)

mercredi 28 avril 2010

Question existentielle n°2

(Un billet retardataire, parce que je n'ai pas eu le temps de poster en temps et en heure. La suite de nos aventures arrive très vite!)

Le déménagement bat son plein, et avant de revenir sur le mémorable week-end du 24 avril, j'ai dû affronter la seconde question existentielle, qui m'a causé bien des soucis. Dix-huit, c'était le nombre de places encore disponibles dans ma pochette à cd, les deux premières étant occupées par des disques de sauvegarde de mes documents. J'ai donc sorti et observé tous mes disques un par un, afin d'opérer une première sélection, qui m'a amenée à prélever une bonne vingtaine d'albums. Je me suis ainsi rendue à l'évidence : déjà, il est quasiment impossible de préférer un album de Nine Inch Nails à un autre. Ensuite, certains de mes groupes préférés ont une tendance à la mégalomanie, et composent des doubles cd. C'est de la triche.
Sur tous les disques sélectionnés, j'en ai écarté quelques uns, sans trop savoir pourquoi. Après, j'ai enlevé ceux que je possédais également en mp3. Ceux des Cure, par exemple (quoi que je me sois aperçue, trop tard, qu'on n'avait pas Bloodflowers, et qu'il faudra donc le télécharger). J'ai gardé les trucs qu'on ne trouve pas sur le Net, et ceux dont, vraiment, non, je ne peux pas me passer. Je vais pas vous faire la liste des dix-huit avec commentaire assorti. Ce serait vraiment trop long, même pour moi :)
En tout cas, il n'y a pas moins de quatre CD de NIN dans ma pochette: The Fragile, le live, et Still, bien sûr.
Mellon Collie and the Infinite Sadness, même si j'ai eu du mal à laisser Machina de côté.
Et, bizarrement, Celebrity Skin, de Hole. Arrivé dans ma main, le CD n'a plus voulu en partir. Quelque chose m'empêchait de m'en séparer. La pochette, la toile d'araignée argentée sur le disque, les mélodies qui reviennent dans la tête... Beaucoup des disques de mon adolescence se sont affadis par la suite, mais celui-là, bien que je ne l'ai pas écouté depuis des années, refuse de retourner au silence.
Et puis, Corde Oblique, Anathema... Blutengel (je sais, je sais).

Le drame...

C'est que ça m'aurait pris quatre heures de récupérer mes albums favoris sur mon PC. Alors je suis partie sans. Je me sens toute nue, sans mon ordinateur à moi!

mercredi 21 avril 2010

Le blues du mercredi*

Je suis une personne très attachée à elle-même. Vous, vous avez dû le constater en dénombrant les billets parus sur mes deux blogs ainsi que toutes les chroniques et autres topics dans lesquels je donne généreusement mon avis sur tout et n'importe quoi. Moi, je m'en suis souvenu en rangeant mon bureau. J'ai des centaines de feuillets noircis d'encre. Des centaines de pages de journaux intimes, carnets de route, notes pour des dizaines de projets, lettres jamais envoyées.
Tous ces mots ancrés au papier. Toute ma vie.
J'ai tout gardé, et je comprends pourquoi à chaque fois que mes yeux croisent par inadvertance un reflet de moi. Un écho des jours passés. Je pense à toutes ces choses rêvées, imaginées, à toutes ces émotions, tous ces souvenirs. Peut-être que j'accorde trop d'importance à mon propre être. Peut-être que les détails de mon parcours sont insignifiants. Peut-être que pour grandir, il faut, non pas se souvenir, mais cesser de le faire. Je ne sais pas. Je ne crois pas. Quand je relis toutes ces lignes, je sais à nouveau qui je suis. Je sais bien, nous sommes des milliards et nous ne sommes que poussière. Peut-être que si nous cessions de nous regarder le nombril, nous accepterions mieux notre place dans l'univers. Peut-être pas.
Parce que c'est quand je me souviens que je retrouve le fil. C'est seulement de cette manière que je me sens complète. Une. Cohérente. Vivante.
Je pense à toutes ces personnes qui n'ont aucun moyen de traverser le miroir. Aucune façon de relever les morts, de parler aux fantômes, de susciter les rêves. Je les plains. Je les plains parce que c'est triste d'oublier. On n'est déjà pas bien intelligents, pas bien costaux. On vit trop peu longtemps, trop vite. Nous ne sommes que des météores. Mais moi, j'ai tous ces souvenirs que je peux rouvrir. Je peux me rendre compte que j'ai vécu. Dans ma mémoire, il n'y que des images floues et des souvenirs tronqués. Alors que tout est écrit noir sur blanc. Je peux me retourner et dire : j'ai vécu. J'ai rêvé, j'ai pleuré, j'ai pensé. Les autres, ils ne peuvent pas. Ils ne se souviennent plus. Et ils meurent tristes, si ce n'est aigris.

C'est très bizarre de remiser toute ma vie dans une cave.

J'ai commencé à écrire régulièrement quand j'étais en sixième. Ma mère m'avait offert un mignon petit carnet cadenassé avec un chaton sur la couverture. Le ramassis de bêtises enfantines que j'ai collecté dedans! A l'époque, j'avais rempli tout un cahier de brouillon de contes de fées que j'avais inventés. Je voulais l'offrir à ma prof de français, mais je crois que je n'ai jamais osé. Je ne me rappelle pas.

Je vais vous montrer un truc. C'est rigolo:


Ça, c'est un mini-journal que j'ai fait quand j'avais, je sais pas, quatorze ans? L'édito était signé "Dark Star" et ça parlait de la culture goth (j'imagine même pas comment les Vrais Goths m'auraient conspuée :D) J'avais scanné plein de photos, imprimées en couleur, collées sur du canson. C'était très joli, même si le contenu n'avait aucun intérêt ;p


Ça, bah, c'est le contenu d'une pochette. Ça se voit pas vraiment, mais elle est très épaisse - environ trois centimètres. Je voulais prendre en photo mes carnets, doit y'en avoir six, mais j'avais plus de batterie (heureusement pour vous).

Alors, voilà. J'ai l'impression que je vais partir avec le cerveau tout vide. Je m'en rendrai pas compte tout de suite. Mais, d'ici quelques mois, je m'apercevrai que le temps m'a lessivé les neurones. Je me dirais qu'il me semble bien avoir ressenti un truc, un jour, mais je m'en souviendrai pas. Je me rappellerai seulement des événements, et encore, seulement quelques uns.

J'embarque quand même une pochette. Celle avec mes notes pour tous les projets d'écriture , à venir ou en cours. Dedans, il y a des manuscrits jamais utilisés pour mon roman (et des idées bien, zut, faudra que j'essaie de les exploiter), les prémices du bouquin pour enfants que j'avais commencé avec Jeanne, les brouillons pour l'histoire à quatre mains avec Maloriel, des notes correctives pour le cycle de nouvelles dans le Labyrinthe, The Little Blue Box et sa suite, les recherches expérimentales autour des dés, des cours d'informatique et des idées pour le site... Pfiou, je crois que c'est à peu près tout. C'est pas surprenant que je finisse jamais rien.

Notes en vrac

Un jour, Régina, tu es morte dans un réfrigérateur. On était avec Claire dans un dédale de couloirs et les frigo, c'était le seul moyen pour passer d'un niveau à l'autre. Ils servaient de téléporteurs, mais le tien n'a pas fonctionné.

Quand j'étais ado, j'ai écrit un texte qui s'appelle "La ballade de Morticia". Grandir, c'est quand même génial.

Mylène, elle me manque quand même un peu. Julia aussi.

Il faut vraiment que je trouve des titres aux textes que j'écris. Ce serait plus pratique que d'indiquer le nom des personnages sur les pochettes pour m'y retrouver.

Avoir un blog, c'est plus marrant que d'écrire un journal, même si c'est moins malin.



*Parce que mercredi, c'est jour de déménagement.

jeudi 1 avril 2010

Sueurs froides

Cette semaine, j'ai commencé à faire mes cartons. J'ai choisi de ranger ce dont je me sers le moins, évidemment ; mais c'est aussi ce à quoi je tiens le plus : ma bibliothèque. Dedans, il y a tous les livres que je n'ai pas encore lus, et qu'il me semble tout à coup indispensable de découvrir, et puis bien sûr, tous les livres que j'adore, pas forcément parce que ce sont les meilleurs, d'ailleurs, mais parce qu'ils sont vachement beaux. Du coup, l'après-midi que j'ai passée à les compulser m'a rendue un brin nostalgique.

Six cartons plus tard, l'étagère ressemble toujours à ça:


Bah oui... Parce que les livres tout en bas, Muriel les voudra peut-être, les carnets à croquis, je sais pas quoi en faire, et pour Les Royaumes du Nord, j'attends que le coffret soit de nouveau complet, sinon, il risque de s'abîmer, vous comprenez. Et puis en haut, il y a les livres sur lesquels j'hésite : et si parmi eux se trouvait le Cinquième Livre, et que je l'empaquetais sans faire attention?
On ne voit pas non plus les BD, que je n'ai pas encore réparties dans de nouveaux cartons, ni la montagne de livres que j'ai empruntés par-ci par-là, et même pas encore lus.

J'ai aussi commencé à ranger mon bureau. Ça, ç'a été plus laborieux. Moins tragique, mais beaucoup plus chiant. D'ailleurs, c'était tellement le foutoir qu'aujourd'hui je dois enjamber tout ça pour arriver à m'assoir:


J'ai trié et rangé les papiers importants, mais reste une sacrée pile de notes en tous genres... Extraits de nouvelles, réflexions à la volée, ateliers d'écriture...

J'ai l'habitude des déménagements : en tant qu'étudiante, j'ai souvent changé d'appart'... Jusque-là, j'ai toujours trouvé que c'était un bon prétexte pour faire le tri, redécouvrir des choses oubliées, tout réorganiser pour obtenir une pièce bien rangée et cohérente. Mais là, c'est différent, j'ai l'impression de me dire adieu à moi-même, convenez que c'est perturbant. Bon, je sais que ça fait nombriliste, dit comme ça, et puis mes affaires ne vont pas disparaître, je vais juste cesser d'y avoir accès pendant un moment. Mais comme quelque chose me dit qu'on ne va peut-être pas revenir de si tôt, eh bien, j'ai l'impression d'accomplir une action décisive. Du coup, les cartons, ça devient quasiment un rituel de purification, voyez.

Enfin, il y a encore du boulot, et pour ceux qui dormiront ici le 24, vous pourrez vous faire des abris individuels :D


mardi 16 mars 2010

Québec

Je ne me souviens pas comment nous est venue l'idée de partir. J'ai beau réfléchir, j'ai l'impression que ce projet de départ, qui remonte à plus de deux ans je crois, s'est imposé de lui-même, comme une évidence qui se serait d'un coup allumée au-dessus de nos têtes. J'imagine que j'ai d'abord dû le percevoir comme une possible échappatoire, une nouvelle fuite vers un nouveau recommencement. Je suis adepte des conclusions, car elles appellent d'autres introductions.
Nous n'avons pas appréhendé cette idée en un jour. Je me souviens que d'abord elle était vague, mais déjà définitive. Quand un rêve appartient au domaine du possible (par opposition avec des fantasmes du genre "J'aimerais voir la Terre depuis la Lune" ou "Je voudrais jouer de la guitare sur un disque de Iron Maiden"), Mathias et moi avons pour habitude de ne pas le laisser s'étioler dans les tréfonds d'un tiroir cadenassé dans un recoin de nos têtes. L'idée était là, nous l'avons seulement laissé mûrir, et nous nous sommes donné le temps nécessaire à sa réalisation (mes parents n'ont pas eu la gentillesse de nous offrir un arbre à fric comme ceux de Régina ;))

Mais je me demande quand même comment nous l'avons eue. J'imagine une de nos soirées ordinaires, affalés sur le canapé, un verre de vin à la main, nous enflammant et nous insurgeant, rêvant nos vies, vivant nos rêves éveillés, et là, l'idée serait arrivée, brillante, limpide, évidente. Un peu comme le soir où Maloriel et moi avons décidé de créer l'association : nous discutions de la solitude de l'écrivain, et de la difficulté à prendre du recul sur son propre travail. Et là, j'ai dit : "Eh bien, nous n'avons qu'à créer une association! Comme ça nous ne serions plus seules!" Aussitôt dit, aussitôt fait.
Comme quoi, les idées les plus géniales sont aussi les plus simples :)

Et donc aujourd'hui, alors que je réfléchissais à ce voyage, j'ai réalisé que, si nous avons choisi Québec plutôt que Montréal pour diverses raisons, je n'en avais pas moins aucune idée de ce à quoi ressemblait cette ville. Tout ce que je savais, c'est qu'elle était au bord du Saint Laurent, et puis que de toute façon, le Canada a l'air d'un pays magnifique.

Et tout d'abord, un peu d'Histoire

Parce que nous voulons tous ici être des gens cultivés, n'est-ce pas? ;)

Québec, c'est là¹:


La ville a été officiellement fondée en 1608 par Samuel Champlain, tout près de l'ancien village iroquois de Stadaconé découvert par Jacques Cartier en 1535, à l'occasion de la première exploration française du territoire canadien. Elle deviendra la capitale de la Nouvelle-France, un territoire qui s'est quand même étendu de l'embouchure du Saint-Laurent au delta du Mississipi!
Je vous passe le détail des innombrables conflits ayant opposé la France aux Iroquois ou aux Anglais... Je ne vous conseille pas l'article de Wikipédia qui est bizarrement rédigé², mais vous avez tous accès à une bibliothèque, moi, je n'écris qu'un blog :D
J'ajouterai seulement qu'a priori, le nom de la ville viendrait de l'algonquin kebec, qui signifie "là où le fleuve se rétrécit".

Aujourd'hui, elle est donc la capitale du Québec, qui est une province du Canada. En 2008, elle possédait le plus bas taux de chômage du pays. C'est la seule ville fortifiée d'Amérique du Nord ; la vieille ville est classée au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1985.

Vous voilà bien avancés!

¹ http://www.voyageons-autrement.com/ecotourisme/quebec.html
² Mention spéciale à "l'aide inextrémiste des Amérindiens de Stadaconé [...]" lol



Et alors, ça ressemble à quoi??

Eh bien pour s'en rendre compte, je vous conseille de visiter ce site, qui contient de magnifiques galeries de photo. Personnellement, j'ai été bluffée.
Maintenant que j'ai une idée plus précise de ce que je vais découvrir, je suis ravie que notre choix se soit porté sur Québec plutôt que sur Montréal, qui est une ville beaucoup plus importante en termes de surface et de population, et qui, d'après ce que l'on m'a dit, se rapproche assez de Paris dans son rythme et son ambiance.

Cela dit, j'avais quand même quelques idées derrière la tête quand, pour ma part, j'ai songé à m'exiler à l'autre bout du monde pendant un an. J'espère vraiment avoir l'occasion de voir ça¹:


Et puis ça aussi²:


Et enfin, ça³:


J'espère qu'à présent, vous avez tous très envie de venir me rendre visite. Voire, vous êtes pressés que je m'en aille, pour avoir un prétexte et un logement sur place ;)

¹ http://www.escursia.fr/detail-voyage-Canada-photo-94.html
² http://www.canada-photos.ch/Quebec_Hiver_2008/Ville_de_Quebec/slides/Ville-de-Quebec-Hiver-2008-OJ-11.html
³ http://www.bonjourquebec.com/qc-fr/automne.html