jeudi 27 mai 2010

En direct

J'ai passé les deux derniers jours à arpenter Québec dans ses grands axes, j'ai bien dû marcher une dizaine de kilomètres et je ne compte plus le temps que j'ai passé dans les bus. J'ai attrappé mon premier coup de soleil en en attendant un ; il faut dire que la plupart ne passent qu'une ou deux fois par heure. Mais mon courage a été récompensé, et en seulement deux jours, je vois cela comme un présage encourageant. Sachez donc, mes amis, que je commence demain ma formation dans un job typiquement américain (ce dont je suis très fière : quitte à avoir un boulot sous-payé, autant que ce soit pittoresque). Je vais travailler dans un commerce de la filiale "Couche tard" : une sorte de station-service mais sans l'essence, où on vend surtout des bonbons, des smoothies et des clopes. Le gars qui m'a engagée a dit que j'avais "un CV impressionnant" et il craignait que je le lâche pour un taf mieux payé, ce qui m'a fait tomber des nues :) Je suis contente : c'est nettement mieux que l'autre taf que j'avais trouvé, qui consistait à faire du service en salle-à-manger dans une résidence ultra-luxueuse pour les vieux. Trop chic, trop hype, il aurait fallu que je commence par débourser 200$ pour acquérir la tenue adéquate.

Et pendant ce temps-là, Mathias postule dans un cabinet d'archi et obtient un entretien dans les deux heures qui suivent :)

Cela dit, je suis plutôt terrifiée, pour l'instant : mon chef a passé un bon quart d'heure à m'expliquer la procédure à suivre en cas de braquage (éventuellement à main armée). Lui, il en a subi deux, et vu que je vais bosser seule de 16h à minuit, vous comprenez mon angoisse!
On est vraiment dans un pays de fous, j' vous l'dit.

Le barbecue

Il y a des soirs, doux et ensoleillés...

qui donnent un avant-goût de l'été.



J'en veux encore!

(A mon grand désarroi, vous n'aurez pas d'image du magnifique barbecue à gaz sur lequel ces belles denrées, accompagnées de saucisses, ont doré : c'est Mathias qui s'en occupait et il refuse que je mette en ligne une photo de lui. Imaginez, des fois que je lui grille sa couverture.)

mercredi 19 mai 2010

Boréal live Report

Il est 8h34 et je pénètre pour la première fois dans un bus québécois. Je vous entends : « ah, quelle grande aventure! » pouffez-vous insolemment. Eh bien, vous ne croyez pas si bien dire, car à l'étranger, même les transports en commun sont différents. Il faut, quand vous montez, glisser votre coupon dans une espèce de boîte aux lettres. Et n'oubliez pas, si vous devez changer de ligne, de demander au chauffeur une correspondance. Sans quoi, vous aurez l'air bien benêt, au prochain arrêt, sans plus aucun titre de transport valable.
Rassurez-vous, cela ne m'est pas arrivé. Je suis quelqu'un d'organisé, moi. Je me renseigne, moi, avant de faire quoi que ce soit. Le bus m'a donc déposée à côté de la place d'Youville, où je suis montée dans un second bus pour continuer le trajet. Quand on est à l'intérieur, il est impossible de savoir le nom des arrêts qui défilent sur le bas côté. Les abribus portent des numéros, qu'on n'a pas le temps de lire, et c'est tout. Allez donc trouver votre arrêt quand vous ne connaissez pas la ligne, sachant qu'évidemment, aucun plan n'est disponible dans ledit bus. C'est ainsi que, sur le Chemin de Sainte-Foi, avisant un panneau indiquant la direction du Cegep, je me suis ruée hors du véhicule et ai emprunté, confiante, la route prescrite. Après un bon quart d'heure passé à tourner en rond dans le quartier, j'ai compris deux choses : 1) Cegep est un acronyme qui désigne un groupe scolaire. Cela peut comprendre plusieurs collèges et un gymnase, et pas nécessairement une université. 2) Je n'étais pas au Cegep de Sainte-Foi. Renseignements pris, j'avais encore un kilomètre et demi de marche à faire (ce qui, d'après les autochtones, prendrait une bonne demi-heure. Cette estimation m'a plongée dans des abîmes de perplexité. Je me suis demandé si la vitesse moyenne de marche d'un Québécois était à ce point plus faible que celle d'un Français normalement constitué.)

Enfin, je suis arrivée à destination. Je remarque un parking, et des gens qui sortent d'un bâtiment. Ni une ni deux, je fonce. C'est là! Je m'inscris sous les yeux amusées des deux dames qui assurent la réception, qui m'enjoignent, pour commencer, à reprendre mon souffle.
En attendant la prochaine table ronde, je visite. C'est minuscule! Deux étals de libraires se battent en duel dans le hall. Il y a une conférence dans le petit amphithéâtre, que je ne verrai pas, et une exposition dans une salle de cours. Avec la table ronde en train de s'achever, on a fait le tour.
Comme je suis aussi venue pour me faire des contacts, professionnels notamment, je vais parler à un monsieur qui s'ennuie derrière un des étalages. Je lui demande si par hasard, il n'embaucherait pas. L'homme, un grand maigre un peu ébouriffé, semble se réveiller un peu, le temps de m'expliquer que lui, il est Français, et pas du tout libraire. Je le laisse pour aller me griller une clope. Ensuite, je vais assister à la table ronde pour laquelle je me suis levée si tôt ce matin : « Les directeurs littéraires racontent. » Je posterai un compte-rendu de cette rencontre sur Itinéraire-bis, probablement dans la section Ustensiles de style.

Ce qui me frappe dans ce congrès, en plus de sa petite taille, à laquelle je ne m'attendais pas, c'est le public. Il est beaucoup plus adulte, en moyenne, que celui que j'ai pu croiser aux Utopiales, par exemple. En majorité, ce sont de jeunes parents, la trentaine environ, qui sont venus avec leurs petits gosses. Je n'ai pas croisé un seul ado, ni, apparemment, d'étudiant du Cegep. Après la table ronde, je cherche Joël Champetier, qui est censé être en dédicace, mais il a disparu. J'en profite pour aller discuter avec le jeune homme aux cheveux longs qui a participé à la conférence, car, comme aucun des intervenants n'a été présenté, je n'ai pas compris qui il représentait. Il s'avère que c'est le directeur littéraire d'une petite revue qui s'appelle Brins d'Eternité, et qu'il serait tout à fait intéressé, semble-t-il, par une participation de ma part. Youhou! Ajoutez à cela que j'ai discuté avec le libraire d'à côté, d'après lequel il pourrait y avoir du boulot pour moi dans une des filiales de la librairie, et vous comprendrez que j'étais plutôt satisfaite en repartant.

J'aurais bien voulu assister à une seconde table-ronde, à 14h30, mais d'ici là je n'ai rien à faire, aussi je décide de rentrer chez moi, et de revenir plus tard. Brave résolution que je ne tiendrai jamais, par flemme de refaire presque une heure de trajet, plus le fait que je n'ai plus de ticket de bus.

Le lendemain, j'ai terminé de préparer mon book et l'ai fait imprimer chez un Asiat qui ne comprenait pas un mot de ce que je racontais, avant de le déposer avec mon CV à ladite librairie. Première question du mec à l'accueil : « Mais, vous avez un permis de travail? » Non, non, en fait, je suis encore plus idiote que j'en ai l'air. Ou en fait, ha ha, je suis de la commission du travail, bravo monsieur, vous avez réussi le test! Quelle curieuse question, non mais franchement!
A présent je croise les doigts, je les appellerai demain pour savoir si j'ai mes chances.

Et comme toujours, je ne sais pas comment conclure ce que je commence... je me retrancherai donc derrière la lâche et ignoble excuse selon laquelle ceci est un blog et pas un roman, et vous laisserai là, au milieu des points de suspension.

jeudi 13 mai 2010

Haunting

Mon appartement est hanté. Je ne l'avais pas remarquée, mais il y a une inscription sur le mur de l'endroit où je fume. Je suis presque sûre qu'elle n'était pas là quand nous sommes arrivés. Je l'aurais vue, quand même :


L'a l'air sympa, ce fantome. Un peu puéril, peut-être, mais je crois qu'on est parti pour bien s'entendre :)

Welcome in Quebec city - part I

Et voilà... Ca y est. Nous y sommes. L'avion à l'atterrissage nous a dangereusement secoués : vertiges et sueurs froides, tandis qu'un gamin riait comme dans des montagnes russes. J'ai décidé de faire comme lui : vivre sans aucun a priori, sans chercher à interpréter les événements.
La journée de notre arrivée se perd dans un brouillard temporel. Nous l'avons vécue deux fois, de Paris à Québec, une porte dimensionnelle, le décalage horaire ouvre des perspectives sans fin. Nous voici installés dans le quartier de Limoilou, au deuxième étage d'un édifice qui semble emprunter autant à l'architecture étasunienne qu'à celle de la Hollande.

La façade et l'escalier intérieur. On monte l'escalier extérieur jusqu'au 468, puis l'intérieur, et nous voilà chez nous!

Le quartier se traîne une réputation peu valorisante, sans qu'on ait pu trouver pourquoi. Les habitants n'en sont que moyennement surpris, mais eux, ils adorent leur quartier. Tant mieux, on restera tranquilles, sans touristes et sans bourgeois!

L'appart est grand, et ça me fait bizarre de ne pas y trouver mes affaires, mais nous avons tôt fait de nous l'approprier:

Cette bouteille de vin nous a coûté dix dollars, soit environ huit euros, pauvres de nous! Par contre, elle contient un litre. J'ai à ma disposition tous les instruments de cuisine dont on puisse rêver, y compris un merveilleux couteau à pain. On ne se moquera plus jamais de mes tranches en biais! En fait, c'esgt un appart de riches :p

Nous fumons sur la galerie couverte. Très bien en été, mais je doute qu'on parvienne à s'y tenir en hiver, fait froid quand même.


Tout est disponible à proximité : supermarché, boulangerie, pharmacie... Et même, un peu plus loin, le salut spirituel!

Ils sont déjà parmi nous....

Suite annoncée: mes billets sont incroyablement foutoirs et pas très intéressants, mais j'ai du mal à me concentrer :) Dans les prochains posts, peut-être enfin des photos de la soirée du 24, et puis quelques vues de la vieille ville ;)