samedi 21 mai 2011

What shall I die for

Je prendrai la route sans a priori. La seule chose que je sache déjà, c'est que j'aurai toujours peur. Ce sera tantôt une fuite tantôt une course. L'horizon se dérobera toujours. On n'échappe jamais à soi ni au monde. On n'apprend rien. Rien sauf à nourrir la peur. Elle m'accompagnera comme une panthère en cage, ni domestiquée ni affaiblie, juste enfermée.
Sans doute que ce qui rend les choses si belles, c'est leur parfaite inutilité.

Je suffoquerai de terreur sous des cieux trop profonds. Je contemplerai partout ma propre mort et je ne pourrai pas l'accepter. Je me remettrai en route pour échapper au vide. Et dans les villes, je frémirai d'impatience à l'idée de fuir l'éphémère vanité de nos rêves.

J'ai peur, mais ce n'est pas de partir. J'ai peur de mourir, j'ai peur de ne pas vivre assez. J'ai peur de ne pas parvenir à donner assez d'ampleur à ma vie pour pouvoir mourir. J'ai peur d'être trop petite, trop étriquée pour pouvoir laisser enfler cette sensation d'absolu qui point, j'ai peur de m'étouffer avec au lieu de la laisser grandir, déborder, et tout brûler.

Je voudrais mourir consumée. Je veux dire, dévorée par quelque chose de grand. Pas ratatinée sur le tout petit vide laissé par l'amertume. Je voudrais mourir ivre, terrassée.
Et je voudrais mourir sans peur.

Tout ce que je souhaite, c'est d'avoir la chance de vivre assez longtemps pour y parvenir.

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